Escroquerie, abus de confiance, faux usage de faux et détournement de fonds. Voila les chefs d’accusation collés au dos du directeur des études de l’université Kéba Mbaye. Mamadou Ndiaye puisque c’est de lui qu’il s’agit, est accusé d’avoir vidé les caisses.

Mamadou Ndiaye a été arrêté par la DIC puis écroué en attendant son jugement. Comment cet établissement a-t-il été grugé d’un montant de plus de 40 millions ? Récit d’une rocambolesque affaire de piratage !

Au sein de l’administration de l’université Kéba Mbaye, une utilisation frauduleuse du logiciel de gestion de l’établissement a été détectée. Face à cette anomalie, un audit commandité par le directeur général de l’université privée est enclenché.

A l’issue de ce contrôle interne, il a été découvert un flux massif d’étudiants inscrits par le biais de fausses factures piratées sur le compte de la caissière seule habilitée à encaisser l’argent de la scolarité.

Une enquête menée auprès des étudiants pour cerner davantage l’ampleur des dégâts n’a pas tardé à dévoiler un autre circuit emprunté par le pirate. Il est apparu que ce dernier, pour détourner les fonds à sa guise, aurait invité également certains étudiants à effectuer les paiements de leur scolarité par le canal des services de transferts d’argent vers son numéro de téléphone.

Cet argent reçu, et qui n’était pas reversé dans les caisses de l’établissement privé, renflouait les comptes du mis en cause.

A la grande surprise du chef d’établissement, tous les indices ont convergé vers son « homme de confiance » qui n’est personne d’autre que le directeur des études, Mamadou Ndiaye.

Le même qui, à l’insu de tout le monde, investissait cet argent dans l’ouverture d’une autre école privée lui appartenant.

Convoqué pour fournir des explications sur les irrégularités constatées, M. Ndiaye fait des aveux tout en refusant de révéler ses complices. C’était avant l’entrée en action de la Division des investigations criminelles (DIC) à la suite d’une plainte du patron de l’université privée.

Cuisiné par les enquêteurs, M. Ndiaye livre les noms d’un trio à l’origine du détournement. Le chargé de la logistique de l’établissement, sentant les carottes cuites, s’évapore dans la nature. L’autre complice qui gérait la comptabilité a été cueilli chez lui.

Les étudiants grugés se constituent partie civile

Venus pour la plupart de pays étrangers en quête d’un parchemin, des étudiants, qui ne se doutaient pas de l’existence de manœuvres frauduleuses, se croyaient être dans la régularité. C’est seulement lors de l’éclatement du scandale que les malheureux ont su qu’en réalité les reçus qui leur avaient été remis étaient falsifiés. Et qu’ils n’étaient pas à jour par rapport à leurs frais de scolarité.

Choqués par cette situation, des parents d’élèves qui craignaient de voir leurs enfants renvoyés, se sont également constitués partie civile. Ainsi, au sein de l’établissement privé, une mesure d’indulgence a été prise par le directeur général pour permettre aux étudiants victimes, de poursuivre leurs études en toute quiétude. Mais pour les délits d’abus de confiance, escroquerie, faux, usage de faux et détournement de fonds, Mamadou Ndiaye et ses acolytes, ont été écroués, en attendant que leur sort soit scellé lundi prochain, indique Le Témoin qui rapporte l’audience.